L'Algérienne
des Eaux – ADE, a lancé une campagne de sensibilisation visant le
recouvrement de ses créances, estimées à près de 36 milliards de dinars,
selon le directeur général de cette entreprise, Abdenour Aït Mansour.
L'objectif de cette campagne est d'amener les abonnés débiteurs à régler
les consommations d'eau impayées depuis des mois, voire des années,
sous peine de mesures coercitives prévues par la loi.
Aït Mansour a
indiqué que sur les 35,8 milliards de dinars de créances détenues par
l'ADE, 23,5 milliards de dinars concernent les ménages, soit 65,5 % des
créances globales. Les administrations représentent 30,3 % du montant
global, soit 10,8 milliards de dinars, dont 8,9 milliards de dinars sont
dus par les seules collectivités locales. Les unités industrielles sont
redevables, quant à elles, d'un montant de 1,3 milliard de dinars, soit
3,8 %.
L'ADE dessert en eau potable 3,1 millions de clients, soit 21,5 millions d'habitants répartis sur 42
wilayas. Ces créances ont eu un impact direct sur l'entreprise, qui se
trouve déjà dans une situation financière difficile qui fait qu'en
valeur absolue elle est déficitaire si ce n'était l'aide des pouvoirs
publics. Le paiement des factures d'eau constitue un devoir citoyen et
il constitue une action qui contribue à l'équilibre de la trésorerie de
l'ADE, explique le responsable. La procédure de recouvrement prévoit que
les usagers concernés disposent d'un délai de 15 jours pour s'acquitter
des factures impayées. En cas de non payement de la facture après
expiration des délais, l'usager s'exposera à des mesures coercitives
prévues par la loi, qui vont jusqu'à la coupure de l'alimentation en eau
et à la saisine des instances judiciaires.
Avant de prendre de
telles mesures, l'entreprise accorde un délai d'une semaine durant
lequel elle doit s'assurer notamment que le client a effectivement reçu
sa facture d'impayés et qu'il n'a pas introduit de réclamation. À
l'expiration de ce délai, l'ADE engagera la procédure de suspension.
L'entreprise assouplit toutefois les conditions de paiement des créances
en accordant des échéanciers à ses abonnés. Dans le cas où la
suspension de l'alimentation en eau potable ne parvient pas à soumettre
le client à l'acquittement de sa facture impayée, l'entreprise engagera,
alors, la procédure judiciaire.
Le directeur rappelle que le coût
réel de l'eau est évalué, en moyenne, à 60 dinar le mètre cube à sa
sortie de la station de dessalement mais n’est facturé au consommateur
que 6,2 dinars. En dépit de cette importante subvention, l'ADE estime
qu'elle n'a pas encore réussi à juguler l'augmentation du nombre de
dossiers des mauvaises créances représentant une masse d'argent
importante qui pourrait lui permettre de financer la réalisation
d'autres projets.
Abdallah Kaddour, Libération (Alger) – AllAfrica 03-12-2014